L’amortissement des immobilisations est constaté lors des opérations d’inventaire. La méthode linéaire est de loin la plus pratiquée.
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Les amortissements comptables : règles de base et vocabulaire ¶
Les règles de fonctionnement de la comptabilité en France sont regroupées dans le Plan comptable général (PCG) établi par l’Autorité des Normes Comptables (ANC), organisme de normalisation comptable en France.
Le PCG reconnaît uniquement deux modes d’amortissement :
- L’amortissement linéaire ;
- L’amortissement non-linéaire, plus connu comme l’amortissement par unité d’œuvre.
L’investissement, qu’il s’agisse d’un bien matériel ou immatériel, appelée respectivement immobilisation corporelle (comptes « 21 ») et immobilisation incorporelle (comptes « 20 ») en comptabilité, ne sera pas amorti en comptabilité sur la valeur d’entrée de celui-ci mais sur la base dite « amortissable ». Cette valeur est définie par différence entre la valeur d’entrée du bien et la valeur résiduelle qui correspond au prix de vente probable que l’entreprise obtiendrait en fin d’utilisation sur lequel seront déduits les coûts de sortie prévus.
Notons que les immobilisations financières ne s’amortissent pas. Elles peuvent néanmoins faire l’objet de dépréciations s’il s’avère que leur valeur d’entrée demeure inférieure à leur valeur de marché. Il en ira de même pour les immobilisations corporelles et incorporelles si leurs valeurs nettes comptables en fin d’exercice demeurent inférieures à la valeur vénale.
Le plan d’amortissement, qui regroupe l’ensemble des critères et paramètres d’amortissement d’une immobilisation, se présente généralement sous la forme d’un tableau retranscrivant les dotations aux amortissements par année.
L’amortissement linéaire ¶
Il est le mode d’amortissement privilégié par les entreprises. Cela s’explique par son caractère très simple de mise en application. L’amortissement linéaire consiste à répartir la base amortissable d’un bien de manière uniforme sur la durée d’utilisation prévue au plan d’amortissement.
Seules la première et dernière annuité d’amortissement différent de l’annuité pour une année complète. En effet, l’année d’acquisition il convient d’amortir le bien à partir de la date de mise en service, qui peut différer de la date d’acquisition, jusqu’à la date de clôture de l’exercice comptable. Il s’agit du prorata temporis. Et en toute fin du plan d’amortissement, le bien sera amorti de l’ouverture de l’exercice comptable jusqu’au dernier jour du plan.
Exemple : Une entreprise acquiert le 15 septembre N un outil de production d’une valeur de 120.000 € hors taxes. A l’issue de son utilisation, elle espère le revendre 20.000 €. Il est mis en service le 1er octobre N, l’entreprise clôt ses comptes le 31 décembre de chaque année.
PLAN D'AMORTISSEMENT IMMOBILISATION N°001 | ||||
Valeur d'entrée | 120 000,00 € | Mode | Linéaire | |
Valeur résiduelle | 20 000,00 € | Durée | 60 mois | |
Base amortissable | 100 000,00 € | Taux | 20% | |
Date d'acquisition | 15/09/N | |||
Date de mise en service | 01/10/N | |||
Exercice comptable | Base amortissable | Dotation aux amortissements comptables | Valeur nette comptable | |
Calcul | Montant | |||
N | 100.000 | 100.000 x 90 jours / 360 | 5.000 | 120.000 – 5.000 = |
N+1 | 100.000 | 100.000 x 360 jours / 360 | 20.000 | 115.000 – 20.000 = |
N+2 | 100.000 | 100.000 x 12 mois / 12 | 20.000 | 75.000 |
N+3 | 100.000 | 100.000 x 20 % | 20.000 | 55.000 |
N+4 | 100.000 | 100.000 x 360 / 360 | 20.000 | 40.000 |
N+5 | 100.000 | 100.000 x (9 x 30 jours) / 360 | 15.000 | 20.000 |
L’année d’acquisition, l’entreprise n’a bénéficié du bien que durant 3 mois (du 1er octobre au 31 décembre N). La première annuité d’amortissement est donc réduite en fonction de cette durée par l’application du prorata temporis, ici de 90 jours.
Le prorata temporis qui s’applique à la première et dernière annuité d’amortissement (ici du 1er janvier N+4 au 30 septembre N+4), est à définir en nombre de jours pour le mode linéaire. De façon à simplifier les calculs, le PCG autorise que l’on considère une année composée de 12 mois de 30 jours chacun. Une année comporte donc 12 x 30 jours = 360 jours.
L’écriture comptable suivante sera enregistrée en comptabilité :
Date | Compte | Intitulé compte | Débit | Crédit |
31/12/N | 6811 | Dotations aux amortissements sur immobilisations incorporelles et corporelles | 5.000 | |
2815 | Amortissements des immobilisations corporelles : Installations, matériels et outillages industriels | 5.000 | ||
Dotation aux amortissements outil de production au 31/12/N |
Au 31 décembre N, en supposant que l’entreprise ne possède aucune autre immobilisation, le bilan se présentera ainsi :
BILAN ACTIF | |||
| Montant brut | Amortissements | Montant net |
(A) | (B) | = (A) – (B) | |
ACTIF IMMOBILISÉ Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Immobilisations financières | 120.000 | 5.000 | 115.000 |
TOTAL ACTIF IMMOBILISÉ | 120.000 | 5.000 | 115.000 |
Etc. |