L’affacturage : une solution de financement et d’assurance-crédit

Recouvrement des impayés
Fiche pratique

L’affacturage peut constituer un excellent moyen pour à la fois financer le décalage de trésorerie lié au crédit client et pour s’assurer contre les impayés. La solution présente néanmoins de nombreux inconvénients tels le coût et la présence courante d’une clause de globalité imposant la vente de toutes ses factures.

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Définition

L’affacturage est une solution de financement à court terme permettant aux entreprises de bénéficier d’un paiement anticipé de leurs créances avant la survenance de la date d’échéance. Les créances sont alors transférées à un organisme financier, appelé factor. Contre rémunération, ce dernier se chargera du recouvrement de la créance.

L’arrêté du 29 novembre 1973 a officialisé l’existence de cette pratique commerciale et a traduit le terme factoring par affacturage.

Mécanisme de l’affacturage

Une fois la société d’affacturage choisie et le contrat signé, le factor va analyser et vérifier la situation financière des clients de l’affacturé. Le factor peut exclure les clients les plus fragiles et les mauvais payeurs.

Après avoir réalisé un service ou vendu un produit à son client, l’entreprise va envoyer une facture à ce dernier. Il va ensuite soumettre la facture au factor le plus tôt possible (souvent le jour même). Cependant, seule une partie du montant des factures sera avancée, entre 70 et 90% selon le risque associé à chaque client. Les fonds sont versés par le factor très rapidement, en moins de 48 heures.  

La société d’affacturage se charge ensuite de recouvrer les factures auprès des clients. La plupart du temps, les clients sont avertis que le virement pour paiement doit être réalisé directement sur le compte bancaire du factor. Le solde (10 à 30%) est ensuite reversé à l’entreprise après avoir déduit la commission d’affacturage.

L’intérêt de l’affacturage

Financer ses factures

Avec cette solution, l’entreprise peut financer une partie ou la totalité de ses factures à un factor. Elle n’a ainsi plus à subir les décalages de trésorerie qui peuvent atteindre dans l’Union européenne, jusqu’à 60 jours nets ou 45 jours fin de mois. Le factoring permet de financer le besoin en fonds de roulement. Cette solution permet ainsi d’améliorer nettement la génération de cash-flow et la trésorerie de l’entreprise. Les indicateurs de liquidité et de solvabilité s’en trouvent amélioré.

En outre, contrairement au crédit bancaire, l’affacturage n’augmente pas l’endettement de la société. Il ne s’agit pas d’un emprunt. Dans le cas général, l’entreprise n’a pas à se soucier du remboursement, car c’est le client qui paie directement la société d’affacturage.

L’affacturage permet en outre de sous-traiter la gestion de son poste clients et des tâches administratives chronophages qui vont avec.

Garantie contre les impayés

L’affacturage permet également de bénéficier, selon le type de contrat, d’une garantie contre les impayés. Cette garantie existe seulement dans le cadre d’un contrat d’affacturage sans recours.

Inconvénients

Le coût

Le principal défaut de cette solution est évidemment son coût, surtout pour les contrats stipulés « sans recours », c’est-à-dire avec une couverture des impayés. Les coûts comprennent :

  • Les commissions de financement atteignent en moyenne de 4 à 8% du montant de la facture. Le taux varie en fonction de l’Euribor à 3 mois.
  • Des frais de gestion : jusqu’à 3% suivant la qualité de la solvabilité des clients.
  • Des frais d’ouverture de comptes et/ou des frais de dossier.

L’affacturé doit en plus participer à un fonds de garantie pour un montant proportionnel à l’encours client. En fin de contrat, le fonds est restitué à l’affacturé.

Les autres inconvénients

L’affacturage présente également plusieurs inconvénients de taille :

  • La société d’affacturage peut conditionner ses services à l’acceptation d’une clause de globalité imposant à la société de lui vendre toutes ses créances et pas seulement une partie. Cette clause est présente dans les contrats courants.
  • Les contrats prévoient également souvent une clause d’exclusivité prévoyant que le client ne peut pas conclure un contrat d’affacturage avec un autre factor.
  • Dans la mesure où le factor prend en charge la gestion des créances clients (relance, encaissement), la société perd la maîtrise du relationnel avec les clients. Pour éviter cette situation, il est possible d’utiliser l’affacturage en mode confidentiel. Les clients ne sont alors pas informés que la société fait appel à un factor. Les sommes sont directement payées à la société, cette dernière remboursant ensuite le factor.
  • Même avec la sous-traitance au factor de la gestion des créances, un suivi administratif reste nécessaire pour contrôler les sommes perçues par le factor, et notamment les taux pratiqués (dépôt de garantie, commission).
  • Lorsque le contrat d’affacturage est stipulé « avec recours », l’entreprise n’est alors pas couverte en cas d’impayé. Dans ce cas, elle doit alors rembourser le factor et se charger des procédures de recouvrement contre son client.
  • La société d’affacturage reste en droit de refuser certaines créances, jugées trop risquées.

Choisir son factor

La plupart des sociétés d’affacturage sont adossées à un établissement de crédit. On peut notamment citer BPCE factor, BNP Paribas Factor, Crédit Mutuel factoring, Eurofactor (crédit agricole), Société générale factoring.

Quelques fintechs commencent à émerger dans ce secteur tel Edebex.

Le plus simple pour démarrer est de faire appel à un courtier ou un site comparateur tels CMC Courtage, fibus.com ou E-affacturage.