Avantages en nature véhicule : quel surcoût pour les entreprises ?

Fiche pratique
Avantages en nature

Depuis le 1er février 2025, les modalités d’évaluation des avantages en nature « véhicule » ont été profondément modifiées, entraînant une hausse significative du coût pour les entreprises, notamment celles disposant d’une flotte importante. Cette évolution résulte de l’arrêté du 25 février 2025 (JO du 27 février) pris en application de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, et commentée dans le Bulletin officiel de la sécurité sociale (BOSS).

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Un nouveau barème applicable dès février 2025

L’arrêté du 25 février 2025 distingue désormais deux périodes :

  • Les véhicules mis à disposition avant le 1er février 2025 restent soumis à l’ancien barème.
  • Les véhicules attribués à compter de cette date relèvent des nouveaux taux, nettement plus élevés.

Tableau comparatif des barèmes forfaitaires pour un véhicule de moins de 5 ans

Période de mise à disposition

Ancien barème (avant 01/02/2025)

Nouveau barème (après 01/02/2025)

Véhicule acheté

9% du coût d’achat

15% du coût d’achat

Véhicule acheté + carburant

12% du coût d’achat

20% du coût d’achat

Véhicule loué ou LOA

30% du coût global

50% du coût global

Véhicule loué ou LOA + carburant

40% du coût global

67% du coût global

Un surcoût immédiat pour les entreprises

Cette hausse des barèmes impacte directement la rentabilité de l’entreprise, car l’avantage en nature déclaré augmente mécaniquement les charges sociales patronales. Les entreprises équipant leurs commerciaux ou cadres de véhicules de fonction voient ainsi leur masse salariale soumise à cotisations progresser, tout comme le montant imposable pour les salariés concernés.

Exemples de surcoût annuel :

Exemple (véhicule acheté)

Évaluation avantages en nature avant fév. 2025 (9% du coût d'achat)

Évaluation avantages en nature à partir fév. 2025 (15% du coût d'achat)

Hausse de l’évaluation annuelle

Cotisations patronales supplémentaires mensuelles (42%)

Cotisations patronales supplémentaires annuelles (42%)

15 000 €

15 000 € × 9% = 1 350 €

15 000 € × 15% = 2 250 €

+900 €

900 € × 42% / 12 = 31,50 €

900 € × 42% = 378 €

35 000 €

35 000 € × 9% = 3 150 €

35 000 € × 15% = 5 250 €

+2 100 €

2 100 € × 42% / 12 = 73,50 €

2 100 € × 42% = 882 €

55 000 €

55 000 € × 9% = 4 950 €

55 000 € × 15% = 8 250 €

+3 300 €

3 300 € × 42% / 12 = 115,50 €

3 300 € × 42% = 1 386 €

Par hypothèse, on retient ici un taux moyen de cotisations patronales de 42%, un taux généralement constaté pour des salariés cadres dont le niveau de salaire n’est pas éligible à la réduction sur les bas salaires.

Pour une flotte de plusieurs dizaines de véhicules, l’impact financier est considérable et nécessite une réévaluation de la politique de mobilité de l’entreprise.

Véhicules de tourisme : d’autres surcoûts à anticiper

Au-delà de l’avantage en nature, les véhicules de tourisme génèrent déjà un surcoût fiscal pour l’entreprise :

  • Réintégration fiscale d’une quote-part d’amortissement non déductible (art. 39-4 CGI)
  • Taxes spécifiques sur les véhicules de tourisme (ex-TVS, malus écologique, etc.)
  • TVA non récupérable sur l’achat et l’entretien (art. 206, II CGI)

Cependant, une récente actualité BOFiP du 30 avril 2025 précise qu’il est désormais possible de récupérer la TVA sur les véhicules de tourisme affecté de manière permanente aux salariés lorsque la mise à disposition du véhicule fait l’objet d’une contrepartie contractuellement stipulée (versement du salarié ou renoncement à une fraction précise de son salaire).