Taxe sur les holdings patrimoniales : exemple

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Impôt sur les sociétés

À partir des exercices clos au 31 décembre 2025, certaines sociétés, notamment les holdings patrimoniales, seront soumises à la toute nouvelle taxe sur le patrimoine financier prévue à l’article 3 du projet de loi de finances pour 2026. Nous exposons ici les enjeux à partir d’un exemple simplifié.

Taxe sur les holdings patrimoniales : exemple
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Une SASU à succès détenue par une holding

Dans notre exemple, M. X est associé majoritaire d’une holding qui a pour vocation principale de détenir les titres à 100% dans une SASU exerçant une activité de formation dans laquelle M. X est président. La holding loue également des locaux à la SASU. L’activité est florissante et M. X préfère se prendre une rémunération limitée et prélever beaucoup de dividendes qui restent dans la trésorerie de sa holding. En revanche, jusqu’ici, il n’a prélevé aucun dividende à titre personnel sur la holding.

La holding détient ainsi avec le temps une trésorerie impressionnante de 7 millions €. Il y a quelques années, la société a également acquis un bâtiment d’habitation dont elle touche des loyers réguliers. L’immeuble de plusieurs appartements a été acquis pour 2 millions €, il reste à ce jour 1.700.000 € d’emprunt à rembourser présent au passif du bilan. Aujourd’hui, il présenterait une valeur vénale de 2,4 millions €

Bilan holding

ACTIF

Montant

PASSIF

Montant

Construction (louée à SASU)

1 500 000

Capitaux propres

8 050 000

Construction (immeuble d'habitations)

2 000 000

Emprunt (immeuble SASU)

950 000

Titres de participation

200 000

Emprunt (immeuble d'habitations)

1 700 000

Banque

7 000 000

 
 

Total actif

10 700 000

Total passif

10 700 000

Au cours de l’année 2025, la société a perçu les revenus suivants :

  • Frais de sièges refacturés : 120.000 €
  • Dividendes : 1,3 million €
  • Loyers issus de la location des locaux à la SASU : 130.000 €
  • Loyers issus de la location de l’immeuble d’habitation : 200.000 €.

Compte de résultat - holding

CHARGES

Montant

PRODUITS

Montant

Achats divers

5 000

CA - frais de sièges refacturés

120 000

Services extérieurs

20 000

CA - loyers SASU

130 000

Charges de personnel

90 000

CA - loyers habitations

200 000

Dotations aux amortissements

175 000

Produits financiers (dividendes SASU)

1 300 000

Intérêts d'emprunt

60 000

 

Impôt sur les sociétés

350 000

 

Total charges

700 000

Total produits

1 750 000

Bénéfice

1 050 000

Calcul de la taxe

Dans cet exemple, les revenus financiers (passifs) excèdent largement les autres revenus.

CA - frais de sièges refacturés

120 000

CA - loyers habitations

200 000

CA - loyers SASU

130 000

Produits financiers (dividendes SASU)

1 300 000

Revenus opérationnels

250 000

Revenus passifs

1 500 000

La holding est donc potentiellement soumise à cette nouvelle taxe.

Au niveau des biens imposables, on retrouve la trésorerie et l’immeuble d’habitation, net du solde d’emprunt. En revanche, les titres de participations dans la SASU et le bien immobilier détenu loué à la SASU sont exonérés car la SASU exerce une activité opérationnelle.

L’assiette des biens imposables serait la suivante :

Construction (immeuble d'habitations)

2 400 000

Banque

7 000 000

Emprunt (immeuble d'habitations)

-1 700 000

Assiette taxe sur le patrimoine financier

7 700 000

La taxe s’élèverait ainsi à 2% X 7,7 millions € soit 154.000 € au titre de l’année 2025. La taxe serait due pour la première fois en même que le solde d’IS 2025 soit au 15 mai 2026. En outre, si les éléments patrimoniaux sont stables pour l’année suivante, le montant de la taxe serait analogue !

Quel conseil donné pour réduire la taxe ? Il existe plusieurs solutions permettant d’investir la trésorerie dans des placements exonérés tels l’investissement dans des OPCVM, des SIIC (foncières cotées comme Unibail Rodamco Westfield ou Klépierre) ou des sociétés de capital-risque. Une autre solution consisterait à organiser rapidement une assemblée générale extraordinaire pour décider d’un prélèvement sur réserves au titre de dividendes exceptionnels. Ces dividendes seraient toutefois soumis à la flat-tax de 30% entre les mains de l’associé personne physique.