Un gouvernement fragilisé depuis juillet
Le 15 juillet dernier, François Bayrou dévoilait ses premières orientations pour le prochain budget, insistant sur la nécessité de redresser les comptes publics. Mais cette déclaration de politique générale avait laissé sceptiques nombre de groupes parlementaires et déclenché des tensions sociales croissantes. Les principales centrales syndicales ont depuis annoncé une vaste journée de mobilisation fixée au 10 septembre.
Nouveau rebondissement ce lundi 25 août ; dans une allocution solennelle depuis Matignon, François Bayrou a rappelé que « la gravité de l’état des finances publiques impose un choix clair ». Le Premier ministre a annoncé soumettre au Parlement un vote de confiance le 8 septembre. Mais presque aussitôt, les principaux partis d’opposition – La France insoumise, les Écologistes, le Parti communiste, le Parti socialiste et le Rassemblement national – ont affirmé qu’ils rejetteraient ce texte. Cette convergence des oppositions rend très improbable l’hypothèse de survie du gouvernement.
Un calendrier budgétaire désormais compromis
Traditionnellement, le projet de loi de finances (PLF) est soumis au Parlement à la fin septembre, pour un examen qui s’étend jusqu’à la fin de l’année. La probable chute du gouvernement Bayrou modifierait totalement ce calendrier. La nomination d’un nouveau Premier ministre, la constitution d’un nouveau gouvernement et la rédaction d’un projet de loi de finances pour 2026 cohérent nécessitent plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Un gros retard sur le calendrier habituel apparaît donc inévitable.
Le précédent de 2024 comme signal d’alerte
L’an dernier, les élections législatives anticipées du 7 juillet 2024 avaient conduit à la nomination de Michel Barnier le 5 septembre. Son gouvernement n’avait pu présenter le PLF 2025 que le 11 octobre 2024. Après l’adoption d’une motion de censure entraînant la chute de son gouvernement et son remplacement par François Bayrou, la loi de finances 2025 n’avait finalement été votée qu’en février 2025, confirmant la difficulté d’élaborer un budget en pleine instabilité politique.