Fin de l’abattement proportionnel de 10%
La législation actuelle prévoit pour les bénéficiaires de pensions de retraite, l’application d’un abattement équivalent à 10% de leur montant, avec un plancher de 450 € par personne et un plafond global de 4 399 € pour le foyer fiscal (CGI, art. 158, 5-a). Ce dispositif visait à compenser l’absence de frais professionnels pour les retraités, mais il profitait davantage aux foyers disposant de pensions élevées. En le remplaçant par un montant fixe, le gouvernement entend corriger cette inégalité et générer de nouvelles recettes fiscales.
Un recentrage sur les retraites modestes
L’article 6 du PLF 2026 prévoit le remplacement de cette déduction pour chaque membre d’un foyer fiscal percevant une pension de retraite par une déduction forfaitaire de 2.000 €, sans pouvoir excéder le montant brut de la pension.
Cette réforme, inspirée du plan d’économies de 44 milliards d’euros présenté par François Bayrou, s’inscrit dans une volonté de justice fiscale et d’économie budgétaire. L’avantage restera neutre ou favorable pour les retraités célibataires percevant moins de 20.000 € ou couples en dessous de 40.000 € de pensions annuelles, mais entraînera une hausse d’impôt pour les revenus de retraite plus élevés.
Suppression de l’abattement spécifique de l’article 157 bis du CGI
En parallèle, l’abattement spécifique de l’article 157 bis du CGI serait supprimé pour les personnes de plus de 65 ans, mais maintenu pour les titulaires de pensions d’invalidité. Si le texte est adopté en l’état, la mesure s’appliquerait dès l’imposition des revenus 2025.
L’article 157 bis du CGI accorde un abattement spécifique pour les contribuables de plus de 65 ans au 31 décembre de l’année d’imposition, ainsi qu’aux titulaires d’une pension militaire ou d’accident du travail d’au moins 40 %, ou détenteurs d’une carte mobilité inclusion « invalidité ». Son montant varie selon le revenu net global. Pour l’imposition des revenus 2024, il était de 2.796 € lorsque le revenu n’excédait pas 17.510 €, et de 1.398 € pour les revenus compris entre 17.510 € et 28.970 €. Au-delà de ce plafond, aucun abattement n’était accordé
Source : Projet de loi de finances pour 2026
Lire aussi :
Projet de loi, n° 1906 - 17e législature - Assemblée nationale
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17b1906_projet-loi