Les choix fiscaux de Bayrou contestés
Dès la mi-juillet, le Premier ministre avait affiché sa volonté de « responsabilité » face à l’ampleur de la dette publique. Plusieurs mesures avaient dominé les débats : le gel de plusieurs barèmes dont celui de l’impôt sur le revenu (la fameuse « année blanche), le remplacement de l’abattement retraite par un forfait fixe moins intéressant pour les plus hauts revenus, et surtout la suppression de deux jours fériés. Présentées comme des efforts collectifs indispensables, ces orientations ont cristallisé l’opposition qui dénonçait un poids accru sur les classes moyennes.
Le Parti socialiste avait choisi de mener la contre-offensive avec un « contre-budget » axé sur une taxation renforcée des grandes fortunes. Le débat avait notamment été relancé ces derniers jours suite à la publication récente d’un rapport sur le risque d’exil fiscal en cas de résurgence d’un impôt de type ISF ou « taxe Zucman ». Si la nécessité de réduire la dette publique fait consensus, la répartition de l’effort reste le point de fracture.
Un calendrier budgétaire menacé
François Bayrou a effectivement présenté la démission de son gouvernement ce 9 septembre 2025 au président de la République.
La défaite parlementaire de François Bayrou entraine un report probable du calendrier budgétaire. Le projet de loi de finances pour 2026 devait initialement être présenté en Conseil des ministres le 1er octobre prochain. La perspective d’un retard est désormais bien réelle. L’an dernier, la chute du gouvernement Barnier avait déjà conduit à une adoption très tardive du budget 2025, seulement définitivement adopté le 14 février 2025.
Toutefois, la désignation d'un Premier ministre dès ce mardi soir, en la personne de Sébastien Lecornu change la donne. En restant optimiste et en imaginant la désignation rapide d’un gouvernement, la loi de finances pour 2026 pourrait être adoptée avant la fin de l’année.