Transition écologique : un réel coût pour les finances publiques

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Le récent rapport de la Cour des comptes met en lumière l'impact financier colossal de l’absence d’investissement suffisant dans la transition écologique sur les finances publiques françaises. Dans un contexte de "redressement nécessaire des ", un suivi rigoureux et une coordination budgétaire sont plus que jamais indispensables (Cour des comptes, rapport « la transition écologique », 16 septembre 2025).

Transition écologique : un réel coût pour les finances publiques
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Le coût de l'inaction et les impératifs d'investissement

L'inaction face aux dérèglements environnementaux s'avère bien plus coûteuse que la transition elle-même. À l'échelle mondiale, les coûts économiques directs liés à ces dérèglements sont estimés à environ 300 milliards € en 2024, un chiffre en progression constante depuis 2015. En France, un scénario de statu quo des politiques menées face au dérèglement climatique pourrait entraîner une perte significative de 11,4 points de PIB à l'horizon 2050. Telle est l’estimation réalisée par la Cour des Comptes dans son dernier rapport rendu public.

Pour atteindre l'objectif de 55 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 et la neutralité carbone d'ici 2050, des investissements massifs sont requis. La seule atténuation du changement climatique nécessite 110 milliards € d'investissements supplémentaires d'ici 2030. Tout retard dans ces transformations accroît la "dette environnementale" et alourdit le coût des mesures réparatrices.

Une stratégie de financement public à renforcer et coordonner

L'évaluation actuelle des dépenses de l'État pour l'environnement, bien que progressivement affinée, ne permet pas de dessiner une trajectoire financière pluriannuelle fiable pour la transition écologique, ni d'apprécier l'écart entre cette trajectoire et la réalité. La Cour des comptes souligne l'impératif de mieux articuler les programmations climatiques et des finances publiques.

La Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (Spafte), dont une première édition a été lancée à l'automne 2024, est l'outil central pour guider ces investissements, en présentant des ordres de grandeur et des leviers efficaces. Pour une meilleure orientation des choix budgétaires et l'optimisation des fonds publics, la Cour préconise que la Spafte soit transmise au Parlement chaque printemps, en amont du débat sur la loi de finances initiale.

Répartition des efforts et optimisation des leviers d'action

Selon la Cour des comptes, la transition écologique repose majoritairement sur les investissements privés, qui représentent déjà 80 % des efforts. Il est crucial dès lors d'évaluer la capacité de financement des ménages et des entreprises pour répartir équitablement la charge d'investissement. La Cour recommande de développer des scénarios pour identifier les leviers d'action les "moins coûteux pour les finances publiques et les plus efficaces". Cela inclut l'usage de la réglementation, la tarification (principe pollueur-payeur, tarification du carbone), la promotion de la sobriété (comme la rénovation énergétique des bâtiments), et la réduction des dépenses publiques dommageables aux environnements.

Pour les ménages spécifiquement, l'élaboration de scénarios comparés permettrait de cibler les outils publics les plus efficaces et les moins coûteux pour la collectivité. La territorialisation de la planification écologique, avec l'implication des collectivités locales, est également essentielle pour une mise en œuvre adaptée et un suivi rigoureux des financements mobilisés et des résultats obtenus.

Source : Cour des comptes, rapport « la transition écologique », 16 septembre 2025