Délais de paiement interentreprises : la dégradation s’accentue en 2024
Au quatrième trimestre 2024, les entreprises privées françaises affichaient un retard moyen de 13,6 jours, contre 12,6 jours un an plus tôt, repassant ainsi au-dessus de la moyenne européenne (13,4 jours). La dégradation s’explique par un contexte économique tendu : inflation persistante, ralentissement d’activité dans certains secteurs, fragilité accrue des petites entreprises.
Les entreprises de plus de 1 000 salariés restent les plus mauvais payeurs avec 18 jours de retard en moyenne, malgré une légère amélioration. Les PME et microentreprises montrent un comportement plus vertueux : plus de 67 % des PME et plus de 75 % des microentreprises paient leurs fournisseurs avant les 60 jours légaux.
En parallèle, la proportion de retards supérieurs à 30 jours continue d’augmenter, touchant plus de 9 % des entreprises françaises (contre 8,3 % fin 2023).
Un coût direct pour la trésorerie des PME
Selon l’Observatoire, l’élimination des retards de paiement aurait permis aux PME de disposer de 15 milliards d’euros supplémentaires de trésorerie en 2024. La majorité de ce manque à gagner provient des délais imposés par de grands donneurs d’ordre, publics comme privés.
Des contrastes sectoriels marqués
Les disparités entre secteurs restent fortes :
- Construction : retards limités à 11,5 jours.
- Industrie : environ 11 jours de retard.
- Commerce : autour de 12 jours.
- Services aux entreprises : 17,3 jours.
- Information et communication : 18,6 jours.
- Activités financières et assurantielles : dégradation la plus rapide, avec +6 jours en un an.
Un tour de vis réglementaire
Face à cette détérioration, le plan Bayrou, confirmé par la ministre chargée des PME à la mi-juillet 2024, entend renforcer les sanctions. L’amende administrative pour dépassement des délais de paiement passera d’un plafond fixe de 2 millions d’euros à un calcul proportionnel basé sur 1% du chiffre d’affaires du contrevenant, pour mieux dissuader les mauvais payeurs et protéger les fournisseurs.
Prévenir et gérer les impayés
-
Disposer de nombreux conseils et bonnes pratiques afin d’éviter les impayés : analyse financière, clause spécifique, bon choix du mode de paiement, politique d’assurance, etc.
-
Assurer la pérennité de l’entreprise en disposant de nombreuses fiches et outils permettant d’assurer un recouvrement efficace.