PLF 2025 : les annonces d’Antoine Armand

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Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, le ministre de l’Economie, des Finances et de l'Industrie a fait plusieurs annonces. De nombreux amendements adoptés dans le projet de loi de finances pour 2025 ne devraient pas ainsi être maintenus dans le texte final.

PLF 2025 : les annonces d’Antoine Armand
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Le gouvernement ne laissera pas faire le matraquage fiscal

Dans son entretien aux Echos, publié sur leur site ce dimanche, le ministre a d’abord réaffirmé son souhait de réduire la dette sans affecter la croissance tout en sortant la France de l’addiction à la dépense publique. C’est cette baisse de la dette qui permettra selon lui de réinvestir dans la transition écologique, la digitalisation de l’économie et le soutien à l’intelligence artificielle.

Lors des débats parlementaires, les députés ont adopté de nombreux amendements augmentant de 40 milliards € la hausse des impôts en plus des 30 milliards déjà présents dans le texte initial. Face à cette situation, Antoine Armand a affirmé que « le gouvernement ne laissera pas faire le matraquage fiscal initié par les députés du NFP ».

Pas de modification du Pacte Dutreil et du crédit d’impôt recherche.

Il souhaite ainsi s’en tenir à 2/3 de baisses de dépenses pour 1/3 de hausses de recettes.

Il a notamment précisé s’opposer à la réforme du pacte Dutreil, adoptée par amendement qui alourdirait dans certaines situations la fiscalité des transmissions d’entreprises familiales.

Le crédit d’impôt recherche ne devrait pas non plus être modifié : « Nous ne toucherons ni au pacte Dutreil ni à ce qui fait le succès du crédit d’impôt recherche qui sont des outils puissants, car ils sont simples et stables ».

Ces annonces semblent augmenter la probabilité de recours à l’article 49-3 de la Constitution, ce qui entraînerait une modification du PLF 2025 initial uniquement à hauteur des amendements retenus par le gouvernement. Ce dernier prend néanmoins le risque de faire l’objet d’une motion de censure.

La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises

Au sujet de la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, Antoine Armand a rappelé qu’elle serait limitée aux années 2024 et 2025 et seulement ciblée sur les entreprises dont le chiffre d’affaires excède 1 milliard €. 440 groupes devraient la payer.

Coût du travail : objectif de hausse du nombre d’heures travaillées

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 modifie les allègements de cotisations sur les bas salaires afin de rompre avec la spirale des bas salaires. En effet, selon le rapport Bozio Wasmer, le dispositif actuel n’incite pas à augmenter les salaires.

Devant la crainte des chefs d’entreprise sur la hausse du coût du travail, le ministre a précisé qu’il souhaitait atténuer la hausse de cotisations sur les bas salaires. En contrepartie, il évoque une autre piste de financement ; l’augmentation de la durée du travail qui reste insuffisante selon lui en France. Il n’est ainsi pas opposé à l’abandon d’un jour férié supplémentaire comme le proposait Élisabeth Borne. Il a annoncé que le gouvernement ferait des propositions sur l’augmentation du nombre d’heures travaillées sur l’année.